- Japon: Le Premier ministre mise sur sa "lune de miel" politique pour gagner des législatives anticipées
- Brésil: levée de la suspension de X après un long bras de fer avec Musk
- La Floride sur le qui-vive avant l'arrivée de l'ouragan Milton repassé en catégorie maximale
- Harris et Trump s'attaquent par interviews interposées
- John Hopfield, lauréat du prix Nobel de physique, "inquiet" du développement de l'IA
- Mexique: Sheinbaum présente sa stratégie pour contrer l'ultra-violence criminelle
- A défaut d'une fusion, le président de l'Arcom prône une "présidence commune" à l'audiovisuel public
- Dix ans après Flint, les Etats-Unis se donnent dix ans pour éradiquer les canalisations en plomb
- Justice: le budget présenté jeudi "ne sera pas satisfaisant", selon Didier Migaud
- La Cour des comptes préconise une réforme systémique de la dotation globale de fonctionnement
- Glissement de terrain au Brésil: 2 disparus, dont une fillette de 6 ans
- Les collectivités devront participer à l'effort budgétaire, bien malgré elles
- Pour Biden, Netanyahu est un menteur, révèle un livre à paraître
- Wall Street termine en hausse, rebondissant grâce à des achats techniques
- Dépression Kirk: 25 départements en vigilance orange mercredi
- Collectivités: les maires de France n'acceptent "aucune des mesures" d'économies du budget
- Au procès du RN, la défense décalée de Bruno Gollnisch
- Procès de Mazan: "J'ai dit non à Pelicot car il s'agissait d'un viol", affirme un témoin
- Hausse "alarmante" des violences envers les médecins en 2023, selon l'Ordre
- La France lance le développement d'une future version connectée du Rafale
- Fabentech, un rôle clé pour armer l'Europe contre le bioterrorisme
- Nobel: Geoffrey Hinton, le pionnier de l'IA effrayé par sa création
- Liban: une cinquantaine de personnes en cours de rapatriement dans un avion militaire français
- La récolte de miel 2024 en baisse de 40%, selon un syndicat d'apiculteurs
- Ferroviaire: le financement du plan à 100 milliards d'euros est "fragile", selon le ministre aux Transports
- Equipe de France: Konaté n'a "pas les mots pour décrire l'horreur" de la guerre
- Le Liban pourrait connaître "la même spirale catastrophique" qu'à Gaza, alerte l'ONU
- Entre peur et colère, les Libanais d'Afrique de l'Ouest vivent la guerre par procuration
- Santé mentale: les procureurs de 14 Etats américains attaquent TikTok
- Cold-cases: Interpol ouvre ses "notices noires" pour rendre leur nom à 46 femmes
- Guerre des roses au PS en pleine motion de censure du gouvernement Barnier
- Lourdes peines requises au procès d'un vaste réseau de passeurs dans la Manche
- Le groupe de luxe Kering nomme un nouveau patron pour sa marque phare Gucci, Stefano Cantino
- La gauche dénonce "le hold-up électoral" du gouvernement Barnier dans sa première motion de censure
- La Bourse de Paris termine en baisse, sous pression avec la Chine
- "Une question de vie ou de mort": la Floride appelée à évacuer avant l'ouragan Milton
- La gendarmerie reporte le paiement de certains loyers en raison de difficultés financières
- A Marseille, des enfants criminels victimes d'un "milieu ambiant" ultraviolent
- En Martinique, le "fléau" des armes à feu, sur fond de trafic de stupéfiants
- A Strasbourg, Orban tempête contre les "élites européennes"
- "Cible interceptée": la France teste avec succès son futur missile anti-aérien
- Plutôt que "L'Arabe du futur" à Hollywood, Riad Sattouf continue la BD
- De la sécurité du chef de l'Etat au roman policier : Georges Salinas se dévoile
- "Si vous choisissez de rester, vous allez mourir": la Floride face à l'ouragan Milton
- Wall Street ouvre en hausse, grâce à des achats d'opportunité
- Le rêve des 14 sommets à portée de piolet d'un nombre record d'alpinistes
- Soupçons d'emploi fictif au Canard enchaîné: deux dirigeants, un dessinateur et sa compagne jugés à Paris
- Equipe de France: Nkunku, un retour plein d'appétit
- L'humoriste Gad Elmaleh va racheter le cabaret "Chez Michou"
- Nobel de physique: un duo récompensé pour des avancées cruciales pour l'intelligence artificielle
Dévastés par la guerre, les hôpitaux du Yémen dépassés
Dans le service d'oncologie pédiatrique d'un hôpital public d'Aden, dans le sud du Yémen, Amina attend dans une salle délabrée, entre des lits vétustes d'où se dégage une odeur d'urine, la fillette payant le prix d'une guerre qui ravage son pays.
A l'hôpital Al-Sadaqa, l'enfant de cinq ans, soignée depuis deux mois pour une leucémie, tient ses jouets près d'elle.
Dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, engouffré dans l'une des pires tragédies humanitaires au monde, sa famille doit s'en remettre à un service public déliquescent.
"Nous n'avions pas le choix", confie à l'AFP sa mère, Anissa Nasser. "Nous voulions l'envoyer à l'étranger pour se faire soigner", mais, dit-elle, ils n'en avaient pas les moyens. Elle est sans emploi et son mari, qui vit dans la riche monarchie pétrolière voisine d'Arabie saoudite, n'a pas travaillé depuis quatre ans.
L'hôpital public propose des séances de chimiothérapie gratuites, mais la famille d'Amina doit se débrouiller pour se procurer les médicaments nécessaires et faire des examens dans d'autres établissements.
Aden est devenue la capitale temporaire du Yémen où le gouvernement s'est établi, après avoir été chassé de Sanaa en 2014 par les Houthis, des rebelles proches de l'Iran. Une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, et qui comprend les Emirats arabes unis, intervient depuis 2015 pour appuyer les forces loyalistes.
Les combats dévastateurs ont fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Une grande partie des quelque 30 millions d'habitants du Yémen sont confrontés à la faim et aux maladies.
Plus des trois quarts de la population dépendent de l'aide humanitaire, les financements internationaux manquant de plus en plus à l'appel.
- "Décalage" -
A Aden, les hôpitaux publics souffrent de pénurie de matériel comme de personnel, médecins et infirmiers préférant travailler pour des cliniques privées ou des organisations internationales aux meilleurs salaires, l'économie du pays s'étant effondrée à cause de la guerre.
Soutenu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), le service de malnutrition de l'hôpital Al-Sadaqa paraît en meilleur état. A un an et demi, Nouf est soignée pour malnutrition aiguë sévère dans l'une des chambres, une tante se tenant à ses côtés.
Des organisations internationales aident certaines unités de l'hôpital en contribuant aux dépenses en électricité, au maintien de l'hygiène ou en versant des primes au personnel médical. Avec le Covid-19, l'hôpital Al-Sadaqa a dû, comme d'autres, rogner sur les budgets de services non liés à cette pandémie.
La directrice générale de l'hôpital, Kafaya Al-Jazei, reconnaît une sorte de "décalage entre les différents services". "S'il y a un soutien d'une organisation internationale (dans une section), tout le personnel voudra y travailler dans le but d'améliorer leurs conditions de vie", dit-elle à l'AFP.
Dans un rapport de 2021, la Banque mondiale a estimé que seule la moitié des établissements de santé du Yémen est pleinement fonctionnelle et que plus de 80% de la population reste confrontée à de grandes difficultés d'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux services de santé.
- "Rester ici" -
A l'entrée d'Al-Joumhouria, un autre hôpital public d'Aden, une plaque rappelle que la reine Elizabeth II y a posé la première pierre. Aujourd'hui, l'établissement manque lui aussi de personnel, de matériel et d'équipements de base.
"L'hôpital n'est pas entretenu, ni climatisé. Il y a des fuites d'eau dans les salles de bain. Le bâtiment est vieux et délabré", décrit à l'AFP Zoubeida Saïd, une infirmière de 52 ans.
Se plaignant des bas salaires et du manque de cadres, le personnel a manifesté à plusieurs reprises pour dénoncer l'état "déplorable" de l'établissement, de l'aveu même de son chef par intérim, le docteur Salem Al-Chabhi.
Selon lui, le budget de l'hôpital est resté inchangé depuis le début de la guerre en dépit des besoins croissants. Faute de médecins généralistes à l'hôpital, "les étudiants de la Faculté de médecine sont embauchés et travaillent pour 10.000 riyals (environ neuf euros) par jour", explique Salem Al-Chabhi.
En face de l'hôpital, une nouvelle promotion d'étudiants en médecine sait ce qui l'attend. Certains espèrent émigrer, tandis que d'autres cherchent à travailler avec des organisations internationales.
C'est le cas d'Eyad Khaled. "On veut un travail avec un bon salaire et dans un lieu sûr", explique à l'AFP cet étudiant sur le point d'être diplômé.
Heba Ebadi, elle, veut rester et se spécialiser en gynécologie, "même si le système de santé se dégrade". "On veut aider les gens ici", dit-elle. "A qui allons-nous les abandonner? On doit rester ici!".
R.Veloso--PC