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Attaque des rebelles yéménites contre les Emirats, en pleine visite du président israélien
Les Emirats arabes unis ont affirmé lundi avoir intercepté, pour la troisième fois ce mois-ci, un missile balistique lancé par les rebelles yéménites houthis, une attaque qui survient pendant la première visite du président israélien dans le pays du Golfe.
"Les défenses anti-aériennes ont intercepté et détruit un missile balistique lancé par les terroristes houthis visant notre pays", a affirmé le ministère émirati de la Défense dans un communiqué.
Les débris du missile sont tombés dans une zone non peuplée et aucune victime n'est à déplorer, selon les autorités.
Le site d'où a été lancé le missile houthi a été détruit à 00H50 (20H50 GMT) - soit trente minutes après que le missile a été intercepté - à al-Jawf, dans le nord du Yémen, a précisé le ministère, qui a publié une vidéo de l'explosion dans laquelle on peut voir des panaches de fumée noire.
L'attaque des Houthis coïncide avec la première visite officielle du président israélien, Isaac Herzog, aux Emirats depuis que les deux pays ont normalisé leurs relations en 2020.
Dans un communiqué, le cabinet du président israélien a assuré qu'il "poursuivrait sa visite comme prévu".
M. Herzog a été reçu dimanche par le prince héritier d'Abou Dhabi et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Zayed, au palais présidentiel.
Il se trouve lundi à Dubaï - autre émirat de la fédération - pour visiter le site de l'Exposition universelle 2020 et marquer la journée mettant à l'honneur le pavillon d'Israël.
Le président doit ensuite rencontrer cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum, Premier ministre et ministre de la Défense.
Dimanche, M. Herzog a exprimé le soutien israélien aux "exigences de sécurité" des Emirats et condamné "toute atteinte à (leur) souveraineté par des groupes terroristes", dans une référence vraisemblable aux récentes attaques des rebelles yéménites.
- "Toutes les mesures nécessaires" -
Les Emirats sont "totalement prêts à faire face à toute menace" et à prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger (le pays)", a réaffirmé lundi le ministère émirati de la Défense.
L'attaque de lundi est la troisième contre les Emirats depuis début janvier. Le 17, une attaque de drones et de missiles avait fait trois morts à Abou Dhabi, et le 24, deux tirs de missiles balistiques avaient été interceptés par les forces américaines basées dans la capitale émiratie.
Les Houthis n'ont pour l'instant fait aucun commentaire, mais indiqué qu'ils publieraient un communiqué "dans les prochaines heures" sur une opération aux Emirats.
Le porte-parole militaire des Houthis Yahya Saree a toutefois déjà "mis en garde les compagnies étrangères, les citoyens et les résidents des Emirats qu'ils n'hésiteraient pas à multiplier les cibles pour inclure plus d'infrastructures et sites importants".
Les Emirats font partie d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient depuis 2015 le gouvernement du Yémen contre les Houthis soutenus par l'Iran.
Le pays, qui accueille des troupes américaines et est l'un des plus gros acheteurs d'armes au monde, a retiré ses troupes du Yémen en 2019, mais reste un acteur influent dans le conflit.
- "Provocation" -
"Nous condamnons la dernière attaque de missile des Houthis contre Abou Dhabi", a tweeté lundi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. "Alors que le président israélien se trouve aux Emirats pour établir des ponts et promouvoir la stabilité dans la région, les Houthis continuent de mener des attaques qui menacent les civils", a-t-il ajouté.
Le conseiller présidentiel émirati, Anwar Gargash, a de son côté affirmé sur Twitter que les Emirats tenaient à leurs "objectifs et à (leur) vision stratégique pour contribuer à la construction d'une région stable et prospère".
"La provocation ne fonctionnera pas", a-t-il affirmé.
La multiplication des attaques des Houthis contre les Emirats, richissime pays du Golfe qui tient à sa réputation d'oasis de paix au Moyen-Orient, ouvre une nouvelle page dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.
En plus de sept ans de guerre, toutes les parties du conflit ont été accusées de "crimes de guerre" par des experts de l'ONU. Mise en cause pour de multiples "bavures", la coalition a reconnu des "erreurs" mais accuse les rebelles, soutenus par l'Iran, d'utiliser les civils comme boucliers humains.
L'ONU tente de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377.000 morts et poussé une population de 30 millions d'habitants au bord de la famine au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
A.Magalhes--PC