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Grève générale au Portugal contre une réforme du code du travail
Grève générale au Portugal contre une réforme du code du travail / Photo: PATRICIA DE MELO MOREIRA - AFP/Archives

Grève générale au Portugal contre une réforme du code du travail

Le Portugal tournera au ralenti jeudi, avec d'importantes perturbations attendues dans les transports en commun, les écoles et les hôpitaux, en raison d'une grève générale contre une réforme du code du travail défendue par le gouvernement de droite.

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Il s'agit du plus important mouvement social depuis 2013, à une époque où le pays ibérique vivait sous perfusion de l'Union européenne et du Fonds monétaire international et avait été soumis à une sévère cure d'austérité budgétaire, assortie de la dernière révision en profondeur de la réglementation du travail.

L'objectif de l'actuel gouvernement est de "stimuler la croissance économique pour créer plus d'emploi et payer de meilleurs salaires", a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro en défendant cet avant-projet de réforme comprenant plus d'une centaine de mesures.

Concrètement, l'exécutif souhaite allonger la durée des contrats temporaires, permettre aux entreprises d'embaucher des sous-traitants après un plan de licenciements ou encore augmenter les services minimum à assurer en cas de grève.

Pour la principale confédération syndicale, la CGTP, ces dispositions représentent "une des plus grandes attaques faites au monde du travail", a déclaré à l'AFP son secrétaire général Tiago Oliveira, en dénonçant une volonté de "normaliser la précarité", "déréguler les horaires de travail" et "faciliter les licenciements".

Sur une population active de quelque 5 millions de personnes, environ 1,3 million sont déjà en situation précaire, a souligné le responsable de la confédération syndicale, qui organisera une vingtaine de manifestations à travers le pays.

Le mouvement de grève lancé avec l'autre confédération syndicale, l'UGT, historiquement plus modérée, devrait avoir un impact "plus visible" dans les secteurs des transports et des services publics, des écoles aux hôpitaux en passant par les tribunaux et l'administration fiscale, a précisé M. Oliveira.

- "Déjà un succès" -

De nombreux syndicats du secteur privé ont également rejoint le mouvement et le transport aérien devrait connaître d'importantes perturbations. La compagnie nationale TAP Air Portugal prévoit de réaliser un tiers seulement des quelque 250 vols prévus en temps normal.

La compagnie des chemins de fer a quant à elle prévenu que l'impact du mouvement pourrait s'étendre de mercredi à vendredi.

"Nous aurons sans aucun doute une grande grève générale", a assuré le dirigeant de la CGTP, selon lequel le mouvement serait "déjà un succès" en attirant l'attention de l'opinion publique sur ce projet de réforme du code du travail, alors que le pays se trouve en pleine pré-campagne pour l'élection présidentielle qui se jouera début 2026.

"J'espère que le pays fonctionnera dans la normalité possible (...) car les droits des uns ne doivent pas entraver les droits des autres", a déclaré pour sa part mercredi le Premier ministre.

D'après un sondage publié par la presse locale, 61% des personnes interrogées se sont dites favorables à la grève.

La coalition de droite au pouvoir a été accusée par l'opposition de gauche de ne pas avoir inscrit cette réforme au programme électoral porté lors des législatives anticipées de mai dernier.

Bien que le gouvernement ne dispose pas de majorité absolue au Parlement, il devrait pouvoir adopter cette série de mesures avec le soutien des libéraux et, surtout, de l'extrême droite, devenue la deuxième force politique du pays.

Alors que le Portugal affiche une croissance économique autour de 2% et un taux de chômage historiquement bas, environ 6%, M. Montenegro a fait valoir que le pays devait profiter de cette conjoncture favorable pour mener cette réforme.

A.Motta--PC