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Colombie: dans une zone d'intense culture de coca, des habitants pris en étau entre armée et guérillas
Pris en étau entre la mainmise de diverses guérillas qui opèrent dans cette zone d'intense production de coca et l'armée colombienne qui a lancé des opérations contre-offensives, les habitants du Canyon de Micay (sud-ouest) crient leur exaspération et leur peur face à une situation sécuritaire qui se dégrade.
Ecartelés entre violence du quotidien et sentiment d'abandon de l'Etat, des habitants ont entrepris samedi et dimanche, sous les yeux de l'AFP, de gravir une montagne vert fluo couverte de champs de feuilles de coca pour aller chasser les militaires postés au sommet, leur intimant : "Partez" !
Jeudi dernier, ils avaient désarmé et retenu 29 soldats et policiers, finalement libérés samedi, pour exprimer leur colère après de violents affrontements entre militaires et guérillas locales laissant des blindés incendiés en bord de route et des maisons criblées de balles.
"On ressent peur, crainte, désespoir, désillusion, tristesse. Voilà ce que nous avons dans le cœur", dit à l'AFP une leader communautaire de 67 ans, qui a demandé à conserver l'anonymat.
Depuis octobre et l'offensive sécuritaire des autorités baptisée "Persée", militaires et policiers tentent sans succès de prendre le contrôle de l'une des plus vastes régions de cultures illicites de coca, ingrédient principal de la cocaïne dont la Colombie est le plus grand producteur mondial.
Pour certains habitants du Canyon de Micay, cette contre-offensive n'est que violence supplémentaire à endurer alors qu'ils réclament à l'Etat de remédier aux lacunes en matière d'éducation, de santé et de services de base.
D'autres, à voix basse, avouent qu'ils sont poussés à agir sous les injonctions de membres de la guérilla de l'Etat-Major Central (EMC), l'organisation la plus puissante de la région, dissidents des ex-FARC qui ont signé la paix en 2016.
Une théorie défendue par le président colombien de gauche Gustavo Petro, qui juge les habitants "instrumentalisés" par les groupes armés. Mercredi, en réaction à l'assassinat la veille dans cette zone de cinq soldats dans un attentat à la bombe, il a accusé les membres du Front Carlos Patiño de l'EMC d'être une "armée privée des cartels (de drogue) mexicains" et a affirmé que les combattre était une question de "souveraineté" nationale.
"Dans le Canyon de Micay, l'objectif du gouvernement n'est pas de brûler des maisons, asperger les champs (de pesticides)" mais de "transformer l'économie par une autre qui apporte le progrès. Et nous demandons aux paysans de Micay de nous y aider, de ne pas aider les narcos", avait-il assuré peu auparavant.
Quelque 1.500 soldats et policiers sont toujours déployés dans cette zone.
- "Déçus" -
"C'était censé être le gouvernement du changement et regardez comment il nous attaque, il ne nous apporte que la guerre. Au lieu d'arriver dans nos territoires avec des investissements (...) il vient nous attaquer", déplore un leader paysan, cueilleur de coca de 37 ans, qui a demandé l'anonymat.
Comme lui, les habitants ne souhaitent pas arrêter la lucrative culture de la coca dont dépendent des milliers de familles de ce département du Cauca qui avait voté à 81% pour Gustavo Petro en 2022.
"Nous avions grand espoir en ce président qui allait changer notre vie. C'est tout le contraire aujourd'hui, et on est déçus", observe une habitante. "S'il ne veut pas faire d'investissement pour nous aider qu'il ne le fasse pas, mais qu'il nous laisse vivre en paix", peste-t-elle.
Dans le Canyon de Micay, l'EMC opère au vu et au su de tous. En civil ou en tenue de camouflage, lourdement armés, ses membres installent des postes de contrôle improvisés sur les routes et dictent leur loi, interdisant consommation de cocaïne et parfois d'alcool.
D'autres guérillas rivales, l'ELN et la Segunda Marquetalia, contrôlent également des territoires de cocaïers dans cette vaste zone de la côte pacifique, ainsi que des laboratoires de transformation des feuilles en cocaïne.
Dans le Cauca, les cultures illicites ont été multipliées par cinq au cours des dix dernières années, atteignant près de 32.000 hectares en 2023, selon l'ONU, sur les 253.00 hectares recensés dans tout le pays.
Pour la chercheuse Juana Cabezas de l'ONG Indepaz, "la Colombie n'est pas revenue aux anciens temps" du conflit armé qui a fait 1,1 million de morts dans le pays en plus d'un demi-siècle, ni n'a "les pires indices de violence".
Mais la période actuelle est marquée par une "reconfiguration armée" du conflit avec une fragmentation des organisations depuis le désarmement des FARC en 2017, alors la plus puissante guérilla du pays.
Dans le Canyon de Micay, la fragmentation des guérillas divise également familles et amis. Désormais, les habitants évitent de se rendre dans les villages voisins: les étrangers sont perçus comme suspects.
Nogueira--PC