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Sierra Leone: le drame sans fin des avortements clandestins face à une dépénalisation bloquée
Perdue et terrorisée, Mary a dû avoir recours à une guérisseuse en Sierra Leone pour mettre fin à sa grossesse alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente, une épreuve qui lui a laissé des douleurs récurrentes et un traumatisme vécu encore par de nombreuses femmes dans ce pays.
Dans une maison surplombant un bidonville de la capitale Freetown, Mary*, 28 ans, triture ses mains pendant qu'elle relate à l'AFP son calvaire.
"J'étais encore petite", souffle-t-elle, racontant être tombée enceinte à 15 ans lors de son tout premier rapport sexuel réclamé par son petit ami. "J'avais peur que ma mère me chasse de notre maison...".
Craignant d'être stigmatisée pour sa grossesse et ne sachant vers qui se tourner, Mary a pris contact avec une guérisseuse traditionnelle recommandée par une connaissance. La procédure brutale lui a fait craindre pour sa vie.
"J'ai souffert toute la nuit, puis j'ai eu des crampes terribles et beaucoup de saignements pendant des semaines".
Aujourd'hui, Mary souffre toujours de complications et de règles très douloureuses qui durent deux semaines par mois.
En Sierra Leone, de nombreuses femmes souhaitant mettre fin à une grossesse non désirée doivent encore avoir recours à des praticiens illégaux ou des guérisseurs, qui pratiquent des avortements clandestins.
- "Maternité sans risque" -
Pourtant, en juillet 2022, le président Julius Maada Bio avait donné son feu vert au projet de loi sur la "maternité sans risque" et la santé reproductive, qui prévoyait de dépénaliser l'avortement dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où les taux de mortalité maternelle et de grossesses précoces sont parmi les plus élevés au monde.
La loi actuelle date de 1861, un siècle avant l'indépendance du pays. Elle interdit l'avortement, sauf si la vie de la femme est en danger.
En 2024, ce projet de loi soutenu par le président Bio avait été introduit au Parlement.
En janvier dernier, le chef de l'Etat avait rencontré les parties prenantes et exhorté le Parlement à accélérer l'examen du projet de loi, exhortant à "des transformations en profondeur nécessaires".
- réticences religieuses -
Mais depuis, le président et le Parlement se sont tus, et de nombreux défenseurs du droit à l'avortement craignent que le projet fasse l'objet de pressions émanant de puissants groupes religieux dans lepays et des réticences culturelles fortes.
Le Conseil inter-religieux de Sierra Leone, organisation de la société civile composé majoritairement de chrétiens et de musulmans, s'y est ainsi fortement opposé.
"La mention répétée dans le projet de loi de +l'accès à la santé sexuelle et reproductive+ est synonyme d'avortement", a commenté à l'AFP l'archevêque de Freetown Edward Tamba Charles, à la tête du Conseil.
"Le projet de loi va à l'encontre de nos valeurs religieuses, éthiques et sociétales et mettra en danger les femmes et notre société", a-t-il martelé.
Environ 91.500 interruptions de grossesse illégales ont été recensées en Sierra Leone en 2021, selon un rapport du Centre de recherche sur la santé et la population africaine (APHRC) publié en 2024.
- "Expérience terrible" -
Bintu Kamara, 26 ans, raconte à l'AFP son épreuve en 2024, alors qu'elle et son compagnon n'étaient pas prêts à accueillir un enfant.
"Je suis allée dans une pharmacie pour acheter des comprimés de mifépristone et de misoprostol", pour mettre fin à sa grossesse. La jeune femme s'est administrée elle même les comprimés par voie vaginale et orale.
"Durant la nuit, j'ai ressenti une douleur atroce dans mon ventre et je perdais du sang; quelques jours plus tard, la grossesse était interrompue et j'ai dû prendre ensuite un traitement contre une infection...", témoigne-t-elle.
Des études menées en 2025 par l'Afrobaromètre révèlent que 82% des Sierra-Léonais soutiennent l'accès à la contraception, mais que 87% rejettent le recours à l'avortement en cas de grossesse non désirée.
Fatu Esther Jusu n'avait que 15 ans quand elle mis fin à sa grossesse en mixant des plantes et des racines de la médecine traditionnelle avec des antibiotiques recommandés par des amis, ce qui a provoqué des saignements et des complications.
"Je ne savais rien sur le fait d'être enceinte, tout ça a été une expérience terrible", confie à l'AFP Fatu, infirmière de 22 ans.
"Je ne souhaite à aucune jeune fille ou femme de vivre la même chose", lance Fatu, qui fait un travail de sensibilisation dans les communautés, écoles et collèges promouvant l'abstinence et la contraception.
- "Tiges de manioc" -
Tamba Kongoneh, gynécologue et obstétricien dans la clinique de Freetown de l'Association du planning familial de Sierra Leone, explique à l'AFP qu'il a "pratiqué de nombreuses opérations chirurgicales sur des jeunes filles et des femmes après des complications liées à des avortements".
"Les guérisseurs insèrent des tiges de manioc ou d'autres objets dans leurs vagins, ce qui conduit régulièrement à des perforations de la paroi de l'utérus ou des intestins", déplore M. Kongoneh, dont de nombreuses patientes ont cru de ne pas survivre à cette épreuve.
"Je traite leurs infections, je stoppe leurs hémorragies et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour les sauver et préserver leur dignité", lance le médecin.
"La souffrance, dit-il, dont je suis témoin est évitable, et aucune femme ne devrait avoir à risquer sa vie en faisant un choix si personnel et qui concerne son corps".
* prénom modifié pour préserver l'anonymat.
V.Fontes--PC